L’appartement Saint Antoine est un duplex né de la réhabilitation d’un ancien atelier de menuiserie et d’un grenier de stockage. De lourds travaux structurels ont été nécessaires afin de créer une trémie reliant les deux niveaux.
Au niveau bas, l’espace de vie totalement ouvert, est séquencé par des gestes architecturaux singuliers. Un noyau coloré permet, dans un premier temps, de délimiter une entrée à la fois discrète et fonctionnelle. Afin d’optimiser et de libérer au mieux le plateau tout en longueur, l’escalier en métal sculptural se retrouve en suspension au-dessus de la cuisine. Le plan de travail se prolonge vers la pièce de vie et devient, de manière ingénieuse et audacieuse, palier de repos. Pour lui donner une grande légèreté, la forme de l’escalier a été décantée jusqu’à l’essentiel mettant en lumière le vide, telle une simple feuille de papier découpée. Sa rigueur et ses lignes droites lui procurent une simplicité expressive et une esthétique à la forte personnalité. En contraste, la bibliothèque du salon, toute en rondeur et façonnée à la main, met en avant l’attrait des clients pour l’artisanat. Renforçant l’atmosphère poétique du lieu, elle forme la toile de fond de la pièce de vie.
A l’étage, le parquet en pin douglas blanchi transforme les chambres en repères empreints d’une sensibilité apaisante. Le placard monumental en bois clair de la chambre parentale souligne la géométrie particulière du volume tout en s’effaçant face aux poutres maîtresses, vestiges du lieu. La salle de bain a, quant à elle, été entièrement parée de béton ciré beige lui conférant une douceur intemporelle. L’ensemble est rehaussé par un meuble vasque suspendu rythmé par des tasseaux en noyer et faisant écho à la tête de lit de la chambre parentale. De son côté, la chambre d’ami est enveloppée d’une feuille de bois qui se déplie tout autour de la pièce, venant souligner le bureau, se muer en tête de lit et même faire office de paravent pour placer en second plan la salle de bain d’appoint d’un blanc immaculé.